filer, partir, partir pour, barrer (se+V, populaire)
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see also - aller
aller (v.
intr.)
↘ allée, allons-y! ≠ tenir en place
aller (v.)
↘ assistance, assistant, témoin sous serment ≠ louper
phrases
(aller)
mal • Aller-Chlor • [ aller au devant
des dangers ] • [ aller contre ] • [ aller contre qqch ] • [ aller de pair] avec • aller (ur) • aller ad patres • aller ailleurs • aller au bal • aller au culot • aller au cœur • aller au devant • aller au dodo • aller au déduit • aller au fait • aller au feu • aller au fil de l'eau • aller au fond • aller au front • aller au grand air • aller au gré • aller au hasard • aller au lof • aller au mastic • aller au page • aller au pas • aller au pas de gymnastique • aller au petit coin • aller au petit galop • aller au pieu • aller au poil • aller au résultat • aller au trot • aller au water-closet • aller au-devant • aller au-devant de • aller aux nouvelles • aller aux provisions • aller aux renseignements • aller aux urnes • aller avec • aller bien • aller bien avec • aller bon train • aller cahin-caha • aller chercher • aller chercher dans les • aller chez les taupes • aller clopin-clopant • aller comme ci comme ça • aller comme le vent • aller comme sur des roulettes • aller comme un gant • aller contre vents et marées • aller couci-couci • aller couci-couça • aller croissant • aller d'un bon pas • aller d'âge en âge • aller danser • aller de compagnie • aller de concert • aller de conserve • aller de droite et de gauche • aller de l'avant • aller de mal en pis • aller de pair • aller de soi • aller de travers • aller doucement • aller droit • aller droit au but • aller droit au cœur • aller droit au fait • aller en appel • aller en arrière • aller en auto • aller en avant • aller en bac • aller en bateau • aller en bicyclette • aller en eau de boudin • aller en groupe • aller en masse • aller en pente • aller en permission permanente • aller en pèlerinage • aller en reconnaissance • aller en roue libre • aller en taxi • aller en train • aller en traînant les pieds • aller en traîneau • aller en vacances • aller en voyage • aller ensemble • aller envers et contre tout • aller et retour • aller et venir • aller furieusement • aller furtivement • aller jusqu'au bout • aller jusqu'au fond (e) • aller jusqu'au fond de • aller l'amble • aller lentement • aller loin • aller majestueusement • aller mal • aller mieux • aller par le fond • aller par monts et par vaux • aller par roulement • aller par voies et chemins • aller pedibus • aller planter ses choux • aller plus vite que le vent • aller retour • aller sans dire • aller se coucher • aller se rhabiller • aller simple • aller son petit bonhomme de chemin • aller son petit train • aller sur • aller sur l'eau • aller sur la mauvaise pente • aller
sur le pot • aller sur le pré • aller sur les brisées
de • aller sur ses • aller tout seul • aller
trop loin • aller tête baissée • aller un train
d'enfer • aller ventre à terre • aller
vers • aller vite • aller voir • aller
à • aller à bicyclette • aller à bride
abattue • aller à cheval • aller à
confesse • aller à contre courant • aller à
contre-courant • aller à dame • aller à fond de
cale • aller à l'autel • aller à
l'aventure • aller à l'aveuglette • aller à l'encontre
(e) • aller à l'encontre de • aller à
l'essentiel • aller à l'école • aller à la
découverte • aller à la dérive • aller à la
guerre • aller à la ligne • aller à la même allure
que • aller à la pêche à la ligne • aller à la
recherche • aller à la rencontre • aller à la rencontre
de • aller à la selle • aller à la
voile • aller à pas lourds • aller à pied • aller
à pinces • aller à plein régime • aller à sa vitesse de
croisière • aller à table • aller à toute
allure • aller à toute pompe • aller à toute
vitesse • aller à tâtons • aller à une vitesse
folle • aller à vau-l'eau • aller à/en
bicyclette • aller-retour • en aller l'oreille
basse • faire aller • laisser
aller • laisser-aller • ne pas aller • ne pas
aller bien • s'en aller • s’en aller • à
l'aller
S'EN
ALLER • SUR-ALLER • VELCI-ALLER
Aller
(Espagne) • Aller
(rivière allemande) • Aller et retour • Aller plus loin (album) • Aller retour • Aller-Retour • Aller-retour dans la journée • Avant d'aller dormir chez vous • Bangkok, aller simple • Boo (Aller) • Cent coups de brosse avant d'aller dormir • Laisse aller...
c'est une valse • Moreda de Aller • Ne me laisse pas m'en aller • Paris-Provinces Aller/Retour • Pour aller au ciel, il faut mourir • Quand faut y aller, faut y aller • Traduction aller-retour • Un aller pour l'enfer • Un aller simple • Un aller simple (film) • Un aller simple pour Maoré • Une échelle pour aller au ciel • Winsen (Aller)
aller,
déplacer, mouvoir - avance,
avancée, avancement, progression - formation, unité - avant, de devant, devant - chemin, direction, frayer un chemin[Hyper.]
avancée,
avancées, progrès, progression - continuation, poursuite, prolongation - conduire, diriger,
manœuvrer - aller, diriger - conduire, mener - être à la tête - téméraire - avoir à sa tête, être surplombé[Dérivé]
adieu,
séparation - navire
quittant - aller
ailleurs, partir, passer son chemin, sauver - prendre congé - aller, barrer, filer, partir, partir pour - planter là, quitter - filer, laisser,
quitter, s'en aller - quitter, séparer - aller ad patres, avaler sa chique, avaler son acte de
naissance, avaler son bulletin de naissance, boire le bouillon d'onze
heures, calancher, caner, canner, casser sa pipe, cesser de vivre,
clamecer, clampser, clamser, claquer, crever, décéder, descendre au
cercueil, dévisser son billard, disparaître, éteindre, être à sa dernière
heure, exhaler son âme, expirer, faire couic, fermer la paupière, finir sa
vie, lâcher la rampe, manger les pissenlits par la racine, mordre la
poussière, mourir, passer, passer dans l'autre monde, passer de vie à
trépas, passer l'arme à gauche, perdre le goût du pain, périr, quitter la
vie, rendre l'esprit, s'en aller, sauter le pas, succomber, trépasser,
trouver la mort, y passer - décoller, élever, enlever du sol, envoler, prendre l'air,
prendre son envol[Dérivé]
partir - envoler[Nominalisation]
échapper,
partir, quitter, sortir - partir, partir de, quitter - euphémisme[Domaine]
être,
être caractérisé par - épreuve, essai, expérimentation, test - façon, manière, mode,
style - accorder,
aller bien avec, aller ensemble, concorder, convenir, harmoniser[Hyper.]
1. Aller et revenir
promptement. Va, cours et reviens. Aller au soleil. Nous irons à grands pas.
Aller à pied, à cheval, par terre, par eau, par mer. Aller en avant, en
arrière. Ces bâtiments vont à la voile, à la vapeur. Il ne fait qu'aller et
venir. Ce cheval va bien.
• Il
va, vêtu d'une façon extravagante (MOL. Méd. m. lui, I, 5)
• [Elle]
va, vient, fait l'empressée (LA FONT. Fab. VII, 9)
• Légère
et court vêtue, elle allait à grands pas (LA FONT. ib. VII, 10)
2. Fig. Aller bien, mal,
être dans la bonne, la mauvaise voie.
Aller
de bon coeur, se porter volontiers à une chose.
Aller
aux voix, aux opinions, les recueillir.
Aller
aux informations, aux renseignements, se renseigner.
Aller
au plus pressé, s'occuper de l'affaire qui admet le moins de retard.
Aller
de pair avec quelqu'un. L'espoir va encore plus vite que la crainte. Le temps
va toujours.
• Il
ne faut qu'aller simplement pour connaître le devoir (MASS. Salut.)
• Comme
ces trois puissances [exécutive, législative et judiciaire], par le mouvement
nécessaire des choses, sont contraintes d'aller, elles seront forcées d'aller
de concert (MONTESQ. Esp. XI, 6)
Aller
vite, aller lentement, faire une chose vite, lentement. Ce copiste va vite.
Cet orateur va bien lentement.
3. Aller à la campagne.
Nous irons en Italie, en Angleterre. Ce malade est allé en des climats plus
chauds. Aller chez quelqu'un. Allez-vous chez votre médecin ? On va dans une
antique forêt. Partout où il allait. Où va-t-on ? On y va. Aller à l'ennemi.
Aller au feu, aller où la bataille est engagée, et où l'on échange des coups
de fusil et des coups de canon. Aller à la mort, en exil. Aller en justice,
avoir affaire devant les tribunaux. Aller au bois, aux vivres, aller faire
provision de bois, de vivres. Aller voir la fête. J'irai dîner chez vous. Il
ordonna à son régiment d'aller attaquer la redoute. L'armée alla prendre ses
quartiers d'hiver. Allez annoncer.
• Qu'à
père André l'on aille de ce pas (LA FONT. Alix.)
• Ils
ne veulent aller au maître que par Troïle (LA BRUY. 5)
• Tessé
fut déclaré plénipotentiaire du roi à Rome, et général des troupes, s'il y en
allait (SAINT-SIMON 207, 34)
• Aller
à Jésus-Christ comme ce peuple charnel, non parce qu'il a les paroles de la
vie, mais parce qu'il multiplie un pain terrestre (MASS. Conf. État ecclés.)
• J'allai,
selon ma coutume, errer parmi les ruines (CHATEAUB. Itinér. 1re partie.)
4. Aller d'une autorité à
l'autre. Les hommes vont à la gloire par la vertu.
• Il
me paraît qu'il allait au bien [Gracchus] et qu'il haïssait toute sorte
d'injustice (ST-ÉVREM. II, 83)
• Il
[Auguste] allait toujours au bien des affaires, mais il voulait que les
affaires allassent au bien des hommes (ST-ÉVREM. ib. 97)
• Quand
on va du mal au bien (SÉV. 64)
• Qui
n'allât de vie à trépas (LA FONT. Fab. III, 6)
• Vous
voulez aller à la foi et vous n'en savez pas le chemin (PASC. Édit. Cous.)
• Qu'il
aille de lui-même à Dieu (PASC. ib.)
• Allant
à Dieu par la docilité de son coeur (FLÉCH. Dauph.)
• Il
ne va pas à moins qu'à vous déshonorer (MOL. Tart. III, 5)
• Il
n'a pas voulu se décrier [Poncet, un des juges de Fouquet] et aller à [voter]
la mort sans nécessité (SÉV. 19 déc. 1664)
• Mais
certes, c'en est trop d'aller jusqu'à la joie (CORN. Hor. I, 1)
• Quoi
! même vous allez jusques à faire grâce ? (CORN. Nicom. III, 2)
• Pourquoi
n'allait-il pas après la victoire qu'il avait remportée ? (FLÉCH. Serm. II)
• Ah
! maître sot, vous allez d'abord aux remontrances (MOL. le Festin, III, 1)
5. Le feu va où sa nature
le porte. Le système du monde va d'un mouvement uniforme. Les cours d'eau qui
allaient à la mer. Cette région va jusqu'au Rhin. L'artère pulmonaire va du
coeur au poumon. La ville où va ce chemin. L'eau leur allait aux genoux. Sa robe
allait jusqu'à terre. Ce domaine ira à cent mille francs.
• Si
l'on dit que la rivière fait aller la roue (BOSSUET Lib. arb.)
• Les
citoyens en Perse payent une taxe qui ne va pas à un écu par an (VOLT. Moeurs, 158)
• Toute
la différence ne va qu'à quelques titres de plus ou de moins (FLÉCH. Mont.)
6. Aller bien dans une
étude, y faire des progrès. S'il en est ainsi, tout ira de soi-même. Cela va
sans dire. Maladie qui va de mal en pis. L'impudence de l'adulation alla si
loin que.... Aller jusqu'au bout, pousser les choses à l'extrême. Je n'irai
pas plus loin, je n'en dirai pas davantage. Il irait jusqu'à payer cent mille
francs.
• J'ai
forcé ma colère à te prêter silence, Pour voir à quel excès irait ton
insolence (CORN. Héracl. I, 2)
• Lorsque
la valeur ne va point dans l'excès (CORN. Cid, IV, 3)
• Tout
beau ! que votre haine en son sang assouvie N'aille point à sa gloire, il
suffit de sa vie (CORN. Pomp. III, 2)
• Peut-être
on vous a tu jusqu'où va son courroux (CORN. Rodog. III, 4)
• Mais
sa fureur ne va qu'à briser nos autels (CORN. Poly. I, 3)
• Je
sais que c'est sa soeur à qui va cet hommage (CORN. Agésil. II, 7)
• Ne
m'apprendrez-vous point où vont ses sentiments ? (CORN. Sertor. IV, 1)
• Mon
dessein ne va qu'à vous faire justice (CORN. D. Sanche, III, 3)
• Sa
haine ira toujours plus loin que son amour (RAC. Mithrid. I, 5)
• Sa
poursuite obstinée allant à l'insolence (TH. CORN. D. César, I, 1)
• Lorsque
l'injure a une fois éclaté, notre honneur ne va point à vouloir cacher notre
honte, mais à faire éclater notre vengeance (MOL. Fest. III, 5)
• On
ne peut voir aller plus loin l'ambition d'un homme mort (MOL. ib. III, 7)
• Non,
mais il faut savoir que tout cet artifice Ne va directement qu'à vous rendre
service (MOL. l'Étour. I, 10)
• Je
gagerais presque que l'affaire va là (MOL. Fest. I, 1)
• J'entends
à demi-mot où va la raillerie (MOL. Sgan. 6)
• Tous
les soins que je prends ne vont pas où tendent les autres (MOL. Princ. d'Él. II, 4)
• Il
ne faut mettre ici nulle force en usage, Messieurs, et si vos voeux ne vont
qu'au mariage, Vos transports en ce lieu se peuvent apaiser (MOL. Éc. des mar. III, 6)
• Et,
comme je vous dis, toute l'habileté Ne va qu'à le savoir tourner du bon
côté (MOL. Éc. des f. IV, 8)
• Tout
ce qu'on fait ne va qu'à.... (MOL. D. Garc. II, 1)
• Tous
ses soins vont au ciel (MOL. Tart. I, 1)
• De
quelque manière qu'il pallie ses maximes, celles que j'ai à vous dire ne vont
en effet qu'à favoriser les juges corrompus, les usuriers, les
banqueroutiers, les larrons, les femmes perdues (PASC. Prov. 8)
• Pour
voir jusqu'où irait une si damnable doctrine (PASC. Prov. 7)
• Le
bon air va à avoir complaisance pour les autres (PASC. Préf. gén.)
• Son
injustice [du monde] va plutôt à outrer leurs obligations [des justes] qu'à
justifier leurs faiblesses (MASS. Concept. de la Vierge.)
• Votre
disposition va à ne compter pour rien le péché en tant qu'il est offense de
Dieu et qu'il lui déplaît (MASS. Car. Justice, tiédeur.)
• Nos
premières vues ne vont pas à examiner si nous serons utiles, mais si nous
serons applaudis (MASS. Conf. Scandales.)
• Cette
sage et modeste retenue qui va à cacher ses propres dons et à manifester ceux
des autres (MASS. Myst. Nouvelle vie.)
• Le
second [préjugé] va dans un autre excès (MASS. Car. Pécheresse.)
• Si
l'on venait vous assurer de sa part [de Dieu] que cette infirmité n'ira point
à la mort (MASS. Impénit. finale.)
• Ces
murmures allaient à une sédition tout ouverte (VAUGEL. Q. C. 242)
• Estimant
que la gloire d'autrui allait à la diminution de la sienne (VAUGEL. ib. 335)
• Une
patience dans les fatigues à lasser tout le monde et qui allait presque dans
l'excès (VAUGEL. ib. 569)
• Toutes
ces différences vont à faire voir dans la dernière chute de Jérusalem une
justice plus rigoureuse et plus déclarée (BOSSUET Hist. II, 8)
• Ces
expressions vont à attaquer l'erreur (BOSSUET Var. Préf.)
• Les
transgressions qui iraient à péché mortel (BOSSUET Lett. Corn. 58)
• La
haine qu'elles avaient allait jusqu'à la fureur (BOSSUET Hist. II, 8)
• Arts
pernicieux qui ne vont qu'à amollir et qu'à corrompre les moeurs (FÉN. Tél. XIX.)
• Les
questions qui vont à établir des maximes générales (FÉN. ib. XXIII)
• Le
grand désintéressement de Fabricius et de Curius, qui allait à une pauvreté
volontaire (ST-ÉVREM. t. II, p. 30)
• Toutes
vos inclinations vont à la grandeur (BALZ. t. I, p. 189)
• Tout
va à procurer le royaume des cieux à des âmes rachetées du sang de
Jésus-Christ (FLÉCH. Serm. II, 293)
• Toute
la grâce que Dieu fait aux justes ne va qu'à tempérer l'ardeur de leur
convoitise et à réprimer leurs passions déréglées (FLÉCH. t. I, p. 84)
• Hérode
s'amuse à des recherches qui ne vont à rien (FLÉCH. Serm. I, 215)
• Leur
goût n'allait [ne prétendait] qu'à laisser voir qu'ils aimaient (LA BRUY. 12)
• La
chose allant à se battre et à renverser la nacelle, si Caron n'eût mis le
holà à coups d'aviron (LA FONT. Psyché, liv. II, p. 180)
• Des
péchés atroces qui vont à la mort (BOURD. Carême, Éloignement de Dieu,
t. II, p. 444)
• À
quoi va cette pernicieuse maxime ? à deux choses également dangereuses (BOURD. ib. Prédestinat. t. I, p. 363)
• L'horreur
qu'il avait des scandales.... irait à exterminer les scandaleux (BOURD. ib. Zèle, t. II, p. 168)
• Les
avis les plus violents allaient à prendre les armes sur-le-champ (VERTOT. Révol. rom. t. II, p. 193)
• Les
desseins de César allaient à la tyrannie (VERTOT. ib. XIII, p. 265)
6. Aller à bien, réussir ;
aller à mal, avoir un mauvais succès.
• La
chose allait à bien par son soin diligent (LA FONT. Fabl. VII, 10)
7. Aller à l'âme, toucher.
Cette musique va à l'âme. Ses paroles bienveillantes m'allaient au coeur.
• Comme
elle allait à l'âme, cette invocation du pauvre matelot à la mère de Dieu
! (CHATEAUB. Génie, I, V, 12)
8. Le terrain allait en
pente. Chemin qui va en montant. Pyramides qui vont en pointe.
9. La chose commence à
bien aller. Les choses ne peuvent aller ainsi. Tout va parfaitement chez
vous. Le commerce va bien, ou, simplement, le commerce va.
• Il
faut toujours dire que tout va bien (FÉN. Tél. XXIII)
• Mon
fils, tout ira bien, pourvu que promptement Vous voyiez Arténice (RACAN Bergeries, Polys. I, 1)
• J'espère
que tout ira bien (SÉV. 4)
• Voilà
qui va bien, leur dis-je (PASC. Prov. 1)
• Ainsi
tout alla mal (LA FONT. Belph.)
• Puisqu'ainsi
va, mettons-nous en prière (LA FONT. l'Herm.)
• Or
est le cas allé d'autre façon (LA FONT. Cal.)
• Les
choses iraient en apparence suivant le premier établissement (HAMILT. Gramm. 4)
• Eusèbe
a peut-être cru que cette exception n'était rien, mais cela ne va pas
ainsi (FONTEN. Oracles, 2e part. chap. 1)
Aller
bien, aller mal, être en bonne, en mauvaise santé. Aller mieux, se rétablir
de maladie.
• Comment
allez-vous ? Comment cela va-t-il ? Cela va-t-il bien ? Comme vous en va
? (MOL. Am. méd. I, 1)
10. Impersonnellement. Il
ne doit pas en aller ainsi.
• Et
vous verrez comme tout en ira (LA FONT. Rich.)
• Il
en alla tout autrement (HAMILT. Gramm. 6)
• En
ce temps-là il n'en allait pas en France comme à présent (HAMILT. Gramm. 2)
• Vous
croyez qu'il en va dans ce pays-ci comme dans le vôtre (HAMILT. ib. 4)
• Parmi
les généreux il n'en va pas de même (CORN. Nicom. V, 7)
• Il
n'en va pas de même ici (CORN. Ex. de Poly. 1)
• Il
n'en va pas ainsi du combat de D. Sanche (CORN. Ex. du Cid.)
• Et
il en va de même des autres planètes (FONTEN. Mondes, 1er soir.)
• Il
en irait donc de la même manière que.... (FONTEN. ib.)
• Il
en allait tout autrement (VAUGEL. Q. C. 272)
• Il
n'en va pas ainsi parmi nous (J. J. ROUSS. III, 127)
• Il
n'en va pas ainsi, mon bel ami (J. J. ROUSS. Hél. I, 20)
• Il
n'en ira pas de même (BOURD. Carême, I, Aum. 163)
• D'où
vient donc qu'il n'en va pas ainsi ? (BOURD. ib. Jug. dern. 259)
• Maître
renard croyait qu'il en irait de même Que le jour qu'il tendit de semblables
panneaux (LA FONT. Fab. XII, 23)
11. Cette machine va mal.
Ce ressort ne va plus. Ma montre n'allait plus. Les fontaines de Paris vont
nuit et jour.
• Je
ne vous demande pas si votre montre va bien (SÉV. 373)
12. Croyez-vous que
l'habit aille bien ? Ce collet, ce manteau va mal. Cette clef va à la
serrure. Ces couleurs vont bien ensemble. Ces bottes ne me vont pas. Ce vase
va au feu, résiste à l'action du feu. Cette proposition me va, elle me
convient. Cela va bien dans un vers. Le climat ne lui va pas. La colère ne va
pas à l'orateur.
• Malheureusement
ce mot ne nous va plus (J. J. ROUSS. Ém. III)
• On
peut avoir le sens droit, et ne pas aller également à toutes choses (PASC. Pensées, part. I, art. 10)
13. Cet habit est vieux ;
il n'ira pas jusqu'à l'hiver prochain. Ce vieillard va toujours.
• Je
suis assurée qu'il n'ira pas loin (SÉV. 367)
14. Aller contre,
s'opposer.
• Je
ne veux pas aller contre le jugement du public (CORN. Exam. de Pomp.)
• Contre
sa fortune allez à force ouverte (CORN. Pomp. IV, 1)
• N'allez
pas contre deux vertus qui vous sont si naturelles (VOIT. Lett. 17)
15. Ne pas aller sans, au
propre et au figuré. Cet aveugle ne va pas dans les rues sans un chien. Ce
malheur ne va pas sans quelque consolation.
• De
pareils changements ne vont point sans miracle (CORN. Poly. V, 6)
• Nos
plaisirs les plus doux ne vont point sans tristesse (CORN. Hor. V, 1)
16. Allez au-devant de
votre père. Il alla au-devant des objections.
• Admirez,
messieurs, la sagesse de nos pères, qui, dans un siècle plein d'innocence,
n'ont pas laissé d'aller au-devant de la moindre corruption (MAUCROIX 4e Verrine.)
17. Aller bon pas, marcher
d'un bon pas. Aller grand train, marcher très vite.
• L'âne
allait son pas doucement (PORT-ROYAL Phèdre, I, 15)
• Il
va doucement son train (D'ABLANC. Lucien, t. II)
• Et
va ton train, Gai boute-en-train (BÉRANG. Désaug.)
Fig.
Aller grand train, faire beaucoup de dépenses. Aller le droit chemin,
procéder, agir franchement. Il ne faut pas prendre, dans ces locutions, aller
pour un verbe actif. Une préposition est sous-entendue : Aller de bon pas, de
grand train, suivant le droit chemin.
18. Aller à la selle ou à
la garde-robe, ou, simplement, aller, évacuer par bas. Faire aller, procurer
une selle. Ce purgatif le fit bien aller.
Fig.
• L'envie
de lui voir [à l'abbé Caudelet] un si bel évêché et la rage de n'en avoir
point firent aller au P. de La Chaise les plus noires calomnies contre l'abbé
Caudelet (SAINT-SIMON 54, 154)
19. Il va venir. Les
Perses allaient livrer bataille.
• Je
ne condamne plus un courroux légitime, Et l'on vous va, seigneur, livrer
votre victime (RAC. Andr. II, 4)
• La
paix va refleurir, les beaux jours vont renaître (RAC. ib.)
• Leur
haine va donner un père au fils d'Hector (RAC. Andr. IV, 1)
• Écoute,
et tu te vas étonner que je vive (RAC. Iph. II, 1)
• Je
vais donc vous déplaire et vous m'allez haïr (CORN. Cinna, III, 4)
• Va
marcher sur leurs pas où l'honneur te convie (CORN. Cinna, I, 3)
• Et
le Rhin de ses flots ira grossir la Loire, Avant que tes faveurs sortent de
ma mémoire (BOILEAU Lutr. II)
• Nous
nous connaissons il y a longtemps, et, entre amis, on ne va pas se piquer
pour si peu de chose (MOL. Préc. 15)
20. Ne va pas t'exposer au
froid et à l'humidité. N'allons pas nous commettre avec ces gens. Je n'irai
pas vous fournir un prétexte. Je n'irais pas faire cette sottise. Je ne suis
pas allé faire l'expérience.
• Par
de nouveaux refus n'allez pas l'irriter (RAC. Mithr. IV, 21)
21. Il allait criant par
la ville.
• Languissait
un pauvre malade D'un long mal qui va consumant (MILLEV. Priez pour moi.)
• Et,
certes, je vais avouant que.... (MILLEV. Poés. 90)
• Les
opinions probables vont toujours mûrissant (PASC. Prov. 12)
• Qu'elle
considère Que je me vas désaltérant.... (LA FONT. Fab. I, 10)
• Comme
le nombre d'oeufs, grâce à la renommée, De bouche en bouche allait
croissant.... (LA FONT. Fab. VII, 12)
• De
telle sorte pourtant Que les fous vont l'emportant, La mesure en est plus
pleine (LA FONT. ib. IX, 1)
22. Va, allons, allez,
s'emploient comme locutions interjectives. Allez maintenant, et parlez-moi de
vos hauts faits. Va, tu es un honnête garçon.
• Va,
je ne te hais point.... (CORN. Cid. III, 4)
• Pour
peu qu'il vous appuie, allez, l'affaire est sûre (CORN. Pulch. I, 3)
• Allez,
vils combattants, inutiles soldats (BOILEAU Pass. du Rhin.)
23. Y aller, faire une
chose d'une certaine manière. Allez-y doucement. Vous y allez trop
brusquement. Il n'y va pas de main morte, il frappe violemment, il agit sans
mesure.
24. Terme de jeu. J'y vais
de vingt francs, mon enjeu est de vingt francs.
25. Impersonnellement. Il
y va de votre fortune. Il y allait de sa vie.
• Il
y va de la perte ou du salut du reste (CORN. Hor. V, 2)
• Ainsi
que de ta vie il y va de ta gloire (CORN. Cid, V, 1)
• Il
y va de ma gloire, il faut que je me venge (CORN. ib. III)
• Un
péril où il y va de tout l'État (CORN. Ex. d'Hor.)
• Il
y va, seigneur, de votre vie (RAC. Brit. V, 1)
• Il
y va tant de votre intérêt, Que.... (LA FONT. Rich.)
• Si
notre esprit a besoin, dans les questions où il y va du salut, d'être fixé et
déterminé par quelque autorité certaine.... (BOSSUET Hist. II, 13)
• Il
y allait de sa vie à fuir (BOSSUET ib. III, 6)
• Il
y va de votre conscience de les remettre en leur lieu (BOSSUET Lett. abb. 20)
• Une
dispute où il y va du tout pour la religion (BOSSUET II, Écrit.)
• Les
difficultés qui pourraient m'empêcher de faire réussir un dessein que j'ai
pris sur moi-même et où présentement il y va de ma gloire (PELLISS. Conversat. de Louis XIV devant Lille, p. 54)
• Je
vois qu'il n'y va pas de la foi (PASC. Prov. 17)
• Ici
où il va de tout (PASC. Car. 14)
• Procès
où il ne va jamais moins que de sa vie (SÉV. 58)
26. Laisser aller, ne pas
retenir. Je le laisse aller où il veut.
• Laisse
aller tes soupirs, laisse couler tes larmes (CORN. Héracl. III, 3)
• Pour
laisser aller ses sentiments en liberté (CORN. Ex. du Cid.)
• Si
je retiens mon bras, je laisse aller ma plainte (CORN. Rodog. II, 4)
• Il
n'y a qu'à laisser les choses aller leur cours naturel, et vous mourrez tel
que vous êtes (MASS. Car. Fauss. conf.)
Familièrement.
Laisser tout aller, abandonner le soin de toutes choses.
Laisser
aller sous soi, laisser tout aller sous soi, se dit d'un malade qui n'a plus
sa connaissance et qui rend involontairement l'urine et les excréments.
Se
laisser aller à, s'abandonner à.
• J'ai
une pente particulière à me laisser aller à tout ce qui m'attire (MOL. Fest. III, 7)
• Ils
nous accoutument à nous laisser aller tranquillement à nous-mêmes (MASS. Inconst.)
• On
se laisse aller aux appas d'une passion (FÉN. Tél. VII)
• On
s'est laissé aller au péché par la vue de ces femmes (PASC. Prov. 10)
• Comment
vous laissez-vous aller à dire que... (PASC. ib. 2)
Absolument.
Se décourager. Pourquoi vous laisser aller ainsi ?
27. Faire aller, attraper.
Ce drôle nous a fait aller. Familier et populaire.S'EN ALLER.
28. Ils s'en vont.
Allez-vous-en. Va-t'en d'ici. Je vous ordonne de vous en aller. Ils s'en sont
allés en France. Je m'en irai en Amérique.
• Monsieur,
je m'y en vais (SÉV. 24)
• Elle
s'y en alla la première [dans une chapelle], et don Carlos la suivit (SCARR. I, 52)
29. Fig. Ce malade s'en
va, il se meurt.
• Ma
tante est plus mal, elle s'en va tous les jours (SÉV. 140)
• M.
de Jouarre s'en va tout de bon (BOSSUET Lett. abb. 56)
30. Ce tonneau s'en va.
Son mal s'en va peu à peu. Son argent s'en va. Tout s'en est allé en fumée,
rien n'a réussi.La chose s'en va faite, elle est sur le point d'être achevée.
• Notre
rigueur s'en va éteinte (VAUGEL. Q. C. 510)
• La
Thrace s'en allait perdue, et la Grèce même avait reçu un grand choc (VAUGEL. ib. 549)
• Mais
aujourd'hui que mes années Vers leur fin s'en vont terminées (MALH. III, 3)
• La
conjuration s'en allait dissipée (CORN. Cinna, III, 4)
• Comme
ce rôti s'en allait cuit, arrive un autre homme à cheval, pour dîner dans ce
cabaret (SAINT-SIMON 100, 64)
31. Le fleuve s'en allait
grossissant. L'hérésie s'en va croissant.
32. Gallicisme. Il s'en va
midi.
• Il
s'en va temps que je reprenne Un peu de force et d'haleine (LA FONT. Fabl. VI, Épilogue)
• Il
s'en va temps, monsieur, que je parte (P. L. COUR. II, 298)
33. Aux jeux de cartes.
Vous avez eu tort de vous en aller de votre as. En écartant, vous vous en
êtes allé de vos plus belles cartes.
34. Ils s'en vont chercher
des nouvelles. Je m'en allais vous trouver. Ce malade s'en va mourir.
• Il
ne s'agit pas de plaire aux hommes dans un temps où je m'en vais répondre à
Dieu (FLÉCH. Serm. I, 127)
• Avec
beaucoup de peines On s'en va la [la mort] chercher en des rives
lointaines (LA FONT. Fab. VII, 12)
• M'en
irai-je, moi seul, rebut de la fortune, Essuyer l'inconstance aux Parthes si
commune ? (RAC. Mithrid. III, 1)
• Cambyse
embrassant Nitétis l'appelait du nom de son père, et elle s'en va lui dire :
ô roi, tu ne vois pas qu'on te trompe (P. L. COUR. II, 132)
• Je
m'en vais réparer l'erreur que j'ai commise (MOL. l'Étour. I, 10)
• Je
m'en vais voir ce qu'elle m'en dira (MOL. la Princ. d'Él. III, 2)
• Le
voici qui s'en va venir (MOL. Sicil. sc. 18)
• Le
jour s'en va paraître (MOL. Éc. des f. V, 1)
• Je
m'en vais la traiter du mieux qu'il me sera possible (MOL. Sicil. 19)
• Elle
[une comédie] s'en allait être conduite à bonne fin quand le diable s'en
mêla (SCARR. I, 5)
• Tout
le trouble poétique à Paris s'en va cesser (BOILEAU Épig. 29)
• Avec
la liberté Rome s'en va renaître (CORN. Cinna, I, 3)
• Par
de feintes raisons je m'en vais l'abuser (RAC. Iphig. IV, 10)
• Je
m'en vais vous unir (RAC. Mithr. III, 5)
• Et
ce triomphe heureux qui s'en va devenir L'éternel entretien des siècles à
venir (RAC. Iphig. I, 5)
• Un
cruel (comment puis-je autrement l'appeler ?) Par la main de Calchas s'en va
vous immoler (RAC. ib. III, 6)
• Je
m'en vais t'étonner : cette belle Monime.... (RAC. Mith. I, 1)
• Apprends
à mépriser le néant de la vie ; Songe qu'au moment que je veux Enseigner
l'art de vivre heureux, Elle s'en va m'être ravie (CHAUL. S. la mort.)
• Il
semble qu'il est en vie et qu'il s'en va parler (MOL. Fest. III, 7)
• Je
m'en vais t'étonner : son superbe courage.... (VOLT. Zaïre, I, 1)
• Je
m'en vais vous mander un petit secret (SÉV. 91)
35. Locutions. C'est un
las d'aller, c'est un paresseux.
Aller
son petit bonhomme de chemin ; vaquer tout doucement à ses affaires.
Aller
son grand chemin ; n'entendre point de finesse à ce qu'on fait, à ce qu'on
dit.
Il ne
faut pas aller par quatre chemins ; il faut s'expliquer franchement.
À
force de mal aller, tout ira bien ; il faut espérer que le malheur se
lassera, et que des circonstances heureuses surviendront.
On va
bien loin depuis qu'on est las ; il ne faut pas se laisser aller au
découragement.
Tant
va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse ; à force de s'exposer, on
finit par succomber.
Tous
chemins vont à Rome ; il y a différents moyens pour atteindre un but.
Les
premiers vont devant ; les plus diligents ont l'avantage.
On
l'a bien hâté d'aller ; on lui a fait une rude réprimande.
Tout
va, la paille et le blé ; on n'a rien épargné.
Il
s'en est allé comme il est venu ; c'est-à-dire il sort d'une affaire comme il
y était entré.
• Jean
s'en alla comme il était venu, Mangeant le fonds avec le revenu (LA FONT.)
Dites-lui
cela, et puis allez vous chauffer à son feu ; osez lui reprocher en face sa
faute, et puis demandez-lui quelque service !
Toujours
va qui danse ; c'est-à-dire une chose se fait bien ou mal.
Aller
à tout vent ; se laisser influencer par le premier venu, par toutes sortes de
personnes. Vous allez à tout vent. Rien de si dangereux que d'aller à tout
vent.
36. En termes de vénerie,
la bête va de bon temps, c'est-à-dire est passée depuis peu de temps.
N'aller
plus de temps, être passé depuis un ou deux jours.
Aller
au vent, se dit d'un chien qui va le nez haut.
Aller
de hautes erres, se dit d'une bête passée il y a plusieurs heures.
Aller
sur soi, se dit de la bête qui revient par le même chemin qu'elle avait pris.
37. En termes de manége,
se dit en parlant du cheval : Aller le pas, l'amble, le trot, le galop, le
grand trot, le grand galop.
Aller
de l'oreille, se dit d'un cheval qui fait une inclination de tête à chaque
pas.
Aller
étroit, s'approcher du centre du manége.
Aller
large, s'éloigner du centre du manége.
38. En termes d'escrime,
aller à l'épée, se dit d'un tireur qui s'ébranle et fait de trop grands
mouvements avec son épée. Aller à la parade, parer un coup.
REMARQUE
1. Le
pronom réfléchi complément d'un verbe peut se mettre avant le verbe aller
placé lui-même devant ce verbe : Aller se battre, ou s'aller battre ; il est
allé se promener, ou il s'est allé promener.— Plus
le vase versait, moins il s'allait vidant (LA
FONT. Phil. et
Baucis)
2. à
l'impératif, seconde personne du singulier, on écrit va-t'en, avec une
apostrophe après le t, indiquant ainsi que t' est pour te, pronom personnel.
En effet à la première et à la seconde personne du pluriel, le pronom
reparaît dans ces expressions : allez-vous-en, allons-nous-en.
3.
Loc. vic. Je me suis en allé. Dites : Je m'en suis allé. Dans la conjugaison
du verbe s'en aller, la particule en doit toujours être placée immédiatement
après le second pronom personnel, comme dans ces phrases : Nous nous en
sommes allés ; vous vous en étiez allés ; ils s'en seront allés ; et non,
nous nous sommes en allés, vous vous étiez en allés ; ils se seront en allés.
Une autre locution vicieuse, c'est de redoubler en :— Mon
maître, Dieu me sauve, ne fut jamais qu'un traître, il s'en est en
allé (SCARRON Jodelet maître valet, V, 1) Dans les temps simples, lorsque la particule y entre
dans la phrase, y se met devant en : Je m'y en vais ; nous nous y en allons ;
je m'y en allais ; je m'y en irai ; nous nous y en irions, s'il le fallait ;
il voulait que je m'y en allasse. L'impératif va-t'y en, qui est tout à fait
régulier, est peu usité. Au reste, on ne se trompera pas sur la conjugaison
du verbe s'en aller, si l'on remarque qu'il se conjugue exactement comme les
verbes réfléchis formés de même, s'en flatter, s'en informer, etc. et que il
s'est en allé est aussi barbare que le serait il s'est en informé ; si l'on
remarque en outre que, dans les verbes, y se met toujours devant : il y en
faut, j'y en apporte, et que c'est pour cela que la locution populaire je
m'en y vais est fautive.
4.
Lorsque la deuxième personne de l'impératif va est suivie de en ou de y, on
l'écrit vas : Vas-en savoir des nouvelles ; vas-y ; et l'on prononce va-z-en,
va-z-y. Des grammairiens ont contesté cet usage ; ils ont dit que vas-y
n'était admissible que dans les cas où ce pronom n'est pas immédiatement
suivi d'un verbe ; ils veulent bien qu'on écrive : Vas-y toi-même ; vas-y
pour me faire plaisir ; mais ils veulent qu'on écrive : Va y porter mes
livres ; va y chercher ta mère ; et condamnent par conséquent : Vas-en savoir
des nouvelles. Mais cela est arbitraire ; du moment que vas-y est bon, comme
il n'est fait que pour l'oreille, la règle euphonique s'applique à y même
suivi d'un infinitif et à en.
5.
Locut. vic. Il a plusieurs endroits à aller. Dites : Il lui faut aller en
plusieurs endroits. En effet, on ne peut dire aller un endroit, aller
plusieurs endroits.
6.
L'Académie admet la locution : Cette essence fait en aller les taches. Elle a
partout consacré cette ellipse par laquelle le langage populaire supprime le
pronom personnel ; disant : Je l'en ferai souvenir, vous le faites enfuir,
etc. Mais, bien entendu, la locution régulière reste toujours avec le pronom
personnel : je l'en ferai se souvenir, vous le faites s'enfuir.
7.
Aller au-devant. Voici comme il se faut servir de cette phrase ; par exemple
il faut dire : Il est allé au-devant de lui ; il faut aller au-devant de lui
; et non pas : il lui est allé au-devant ; il lui faut aller au-devant.
8. Va
croissant, va faisant. " Cette façon de parler avec le verbe aller, dit
Vaugelas, est vieille, et n'est plus en usage aujourd'hui, ni en prose ni en
vers. On n'emploie plus aller que quand il y a un mouvement local. Ainsi on
dira bien d'une rivière : elle va serpentant. " Cette remarque de
Vaugelas, heureusement, n'a pas prévalu ; et l'on dit très bien : Le mal va
croissant.
SYNONYME
1°
ÊTRE ALLÉ, AVOIR ÉTÉ. Ces deux expressions font entendre un transport local ;
mais la seconde le double. Qui est allé a quitté un lieu pour se rendre dans
un autre ; qui a été, a de plus quitté cet autre lieu où il s'était rendu.
Tous ceux qui sont allés à la guerre n'en reviendront pas. Tous ceux qui ont
été à Rome n'en sont pas meilleurs.
2°
ALLER, VENIR., " Aller se dit du lieu où l'on est à celui où l'on n'est
pas ; venir se dit, au contraire, du lieu où l'on n'est pas à celui où l'on
est. Par exemple, si je suis à Paris, je dirai qu'un courrier est allé de
Paris à Rome en deux jours, et qu'il est venu de Rome à Paris dans le même
temps. Vaugelas, dans sa traduction de Quinte-Curce, a dit néanmoins :
Alexandre vint mettre le siége devant Célène : il semble qu'il fallait dire,
alla mettre le siége, Quinte-Curce, qui parle, n'étant pas à Célène lorsqu'il
écrivait l'histoire d'Alexandre. Notre règle ne reçoit aucune exception à
l'égard du mot aller ; mais, à l'égard de celui de venir, elle en reçoit
plusieurs : 1° Ce mot se dit aussi du lieu où l'on est à celui où l'on n'est
pas, lorsqu'on est près de quitter ce lieu où l'on est ; par exemple, si je
suis sur le point de quitter Paris pour aller en Anjou, je dirai à quelqu'un
qui pourrait avoir dessein de faire le même voyage : Voulez-vous venir en
Anjou avec moi ? 2° Il se dit encore du lieu où l'on est à celui où l'on
n'est pas, quand on parle de celui où l'on demeure ; ainsi, je dirai à
quelqu'un que j'aurai rencontré dans la rue : Voulez-vous venir demain dîner
chez moi ? " MÉNAGE. En général, la différence entre aller et venir
étant que aller indique le mouvement seul, et que venir considère aussi
l'arrivée, on pourra mettre venir partout où l'idée d'arrivée sera impliquée.
HISTORIQUE
Xe s.— Aler in Niniven (Fragm.
de Valenc. p. 467)
XIe
s.— E s'il à la terce fiée [fois] ne pot dreit
aver, alt [qu'il aille] à conté (L. de
Guill. 42)— Alez en est en un verger souz
l'ombre (Ch. de Rol. II)— Franc s'en irrunt en France la lur terre (ib. IV)— Dist à ses homes :
Seignur, vous en ireiz (ib. VI)— Li empereres s'en vait dessouz un pin (ib. XII)— Mais il me mande
que en France m'en alge [aille] (ib. XIII)— [Il] vait s'apuier souz le pin à la tige (ib. XXXVI)— Enz au verger
s'en est allez li reis (ib. XXXVII)— Beste [cheval] n'i a qui encontre lui alge
[aille] (ib. CXIII)— Seigneur,
dist-il, mout malement nous vait (ib. CLIV)— Ainz qu'en alast un seul arpent de champ.... (ib. CLXIII)— Jointes ses
mains [il] est alét à sa fin [est mort] (ib.
CLXXIII)— Qu'il ainz [aille] ad Ais où
Charles seult plaider [tenir le plaid] (ib.
CLXXXIX)— Je vous comant qu'en Saragoce
algez [aillez] (ib.)
XIIe
s.— Je vei [vais] mostrer (Ronc. p. 2)— Aut s'en [qu'il
s'en aille] en France (ib. p. 3)— Or, baron, de l'aler [heure est d'aller] (ib. p. 6)— Ne s'en voudra
aler (ib. p. 8)— Se
il i vait (ib. p. 13)— François vont disant (ib.)— Irez à l'amirant (ib.)— N'alez mie atardant (ib.
p. 14)— Qu'alez ici disant (ib. p. 20)— [Il] s'en va
seoir (ib. p. 25)— Va
s'en li jors, si revint la vesprée (ib. p.
33)— N'i a franzois [qui] sur lui ne soit
alant (ib. p. 35)— Contre
le ciel vait mout bien torniant Son fort espié (ib. p. 37)— Granz quinze
lieues en est la voix [du cor] alée (ib. p.
84)— L'escu au col [il] lait [laisse] le
cheval aler (ib. p. 51)— Quant [il] eut alé la monte d'un arpent (ib. p. 100)— De maintes
choses [il] se va lors remembrant (ib. p.
106)— Dist Baligans : car en alez (baron, ib. p. 120)— Droit en
sa chambre [elle] en est courant alée (ib.
p. 146)— Oliviers voit la mort le vait
hastant (ib. p. 92)— En
la montaigne où je m'en fu allez (ib. p. 94)— Conquerre [j'] allai d'Espaigne le païs (ib. p. 180)— Le destrier [il]
broche [pique] (mout le fait tost aler, ib.
p. 75)— Le plus fort membre qui m'alloit
soutenant (ib. p. 151)— Qui à saint Jacques en vont le droit chemin (ib. p. 155)— Vez-ci mon gage,
je veuil qu'il aille avant (ib. p. 181)— [Nef] qui va là où vent l'empraint (Couci, III)— Ainz que j'aille
outremer (ib. VI)— Ne
je ne veuil tout le siecle [m'] ennuier, Ou aler m'en [m'en aller]
mourant (ib. VIII)— Chançon,
va-t'en là où mes cuers t'envoie (ib. XVI)— Je m'en vois, dame ; à Dieu le creator [je] Commant vo
cors [votre personne], en quel lieu que je soie (ib. XXII)— Cestui veulent
[les dames] et à cestui s'otroient, Cestui tiennent, cestui laissent
aler (QUESNES Romancero, p. 87)— Vostre
clairs vis [visage] qui sembloit fleur de lis, Est si alés ore de mal en pis,
Qu'il m'est avis que me soiez emblée (ib. p.
107)— Lasse, fait-ele, or m'y va malement ;
Livrée [je] sui à une estrange gent (ib. p.
70)— Guiteclins va par terre o sa grant
baronie (Sax. VII)— Vousirez
à Cologne la fort cité garnie (ib.)— Quant fu fais li services [divin], si sunt alé
laver (ib. XIII)— Si
servez vo [votre] seigneur, où qu'il vait ne quel part (ib. XIX)— Mais onc homme
n'allerent si perilleusement (ib. XXI)— Ardant irons ses viles, ses chastiax et ses
bors (ib. XVII)— Mais
arriere [qu'ils] s'en aillent ainsi com sont venu (ib. XXVIII)— Respundi li
evesches : ne t'apelai pas, mais va arriere dormir (Rois, p. 11)— E quant tu
serras del siecle aled, beaus sire reis.... (ib.
223)— L'arcevesque Thomas tut avant s'en ala
; La cruiz arceveskal il meïsmes porta (Th.
le Mart. 39)— Là ù sist sur le banc, entre
lui e le rei, Alouent [allaient] li barun, dui e dui, trei e trei (ib. 40)— L'escrierent en haut
à hu e à desrei : Li traïstres s'en vait, veez lei, veez lei (ib. 46)— Et cil du païs vont
et viennent Et enz e fors à lor plaisir (la
Charrette, 1908)— .... à sen annar Là
verreiz tant baron por lui plorar (Gérard de
Ross. p. 294)— Quant sera au mostier, annaz
en lai [allez-vous-en là] (ib. p. 363)
XIIIe
s.— De là s'en alla-il vers le roi Phelipe
d'Alemaigne, qui sa serour avoit à fame (VILLEH. XLII)— Le conte Gautier de Briene qui s'en aloit en Puille
conquerre la terre sa femme (VILLEH. XX.)— Et se nus en voloit aler encontre, vos li aideriez
encontre ceus qui contre li seroient (VILLEH. CX.)— Et quant notre gent virent ce, si commencierent à aler
le petit pas emprès les batailles des Grieus (VILLEH. LXXXII)— S'il aloient seur crestiens, il iroient contre la loi
de Rome (VILLEH. LII)— Qu'à Saint-Denis [j']
iroie pour prier Dieu merci (Berte, I)— Qui aloient jouant sur l'herbe qui verdie (ib. II)— Vers le lion [il]
s'en va, ou soit sens ou folie (ib.)— Le roy Charle Martel convint à fin aler
[mourir] (ib. III)— Il
meïsmes ala trois serjans apeler (ib. XVII)— Ha sire Diex ! fait-elle, voirs est qu'ainsi alla
[qu'ainsi les choses se passèrent] (ib. XXV)— Et li autre moururent, sachez qu'ainsi ala (ib. CVIII)— Que mon afaire va
toujours de mal en pis (ib. XXX)— Car je sai vraiement, morte sui et allée
[perdue] (ib. XLVI)— Pere
de paradis, or est ma vie alée [finie] (ib.
Quant elle eut, une piece, la sentelette alée, ib. Laissez tout ce aler, n'en
soit parole dite, ib. LIV)— À ma mere [je]
m'en vois courant, lui monstrerai (ib. LVII)— [Que] Dame Dieu la consaut [conseille], quele part
qu'ele voise (ib. LXI)— Amis, vous en irez en la vostre contrée (ib. LXVIII)— Que li rois
s'assenti à ce qu'ele y voïst [allât] (ib.
II)— Je veuil qu'o vous s'en voist [aille]
noble chevalerie (ib. LXXII)— [Je] ne veuil pas que aillez à petite maisnie (ib. II)— Je lo [conseille] en
bonne foy que nous nous en aillons (ib.
LXXVII)— Quant Tybers et les serve voient
qu'il va ainsi (ib. LXXXIX)— Mais contre jugement ne veuil-je mie aler (ib. XCVII)— Tant [ils] ont
par leur journées alé et pourseü, Que sont droit en Hongrie leur païs
revenu (ib. CI)— Tantost
connut [elle reconnut] sa mere, as piés lui est alée (ib. CXXVI)— Endementiers, li
desloiaus rois Henris ala tant entour la damoisiele qu'il fut carnelement à
li (Chr. de Rains, p. 13)— Mes qu'est alé n'est à venir (Lai du conseil)— Or n'a peür
que nus le voie ; Seürement s'en va sa voie (Ren.
7432)— Li criz qui après lui engraingne Le
fist aler plus que le pas (ib. 1913)— Bien savoit le bois tot entier, Que mainte foiz
l'avoit allé (ib. 4891)— Onques n'i quist ne sel ne sauge ; Encor ançois que il
s'en auge, Getera-il son ameçon, Il n'en est mie en soupeçon (ib. 840)— Mès comment qu'il
viegne ne aut, à grant poine s'en est estors (ib.
24652)— Lors dist Poncet : au Deu plesir ;
Nos alomes la messe oïr ; Tuit alomes vers le mostier (ib. 12582)— Et la dame et le
chevalier Tantost commande appareillier Les chevax, et tost enseler, Contre
son pere veult aler [à la rencontre] (ib.
22644)— Que vous iroie-ge flatant ? la
Rose (6557)— Or
aut si cum aler porra (Or face Amor ce qu'il
vorra, ib. 4207)— N'il n'est nus qui cele
part voise (Que tous li cuers ne li renvoise
[devienne plus gai], ib. 4027)— Li tens qui
s'en va nuit et jor (Sans repos prendre et
sans sejor, Et qui de nous se part et emble, ib. 361)— Les roses overtes et lées [larges] Sunt en ung jor
toutes alées [passées] (ib. 1654)— Tout li monde vait ceste voie (ib. 4355)— Li fondement tout
à mesure Jusqu'au pié du fossé descent, Et vait amont en estrecent [se
retrecissant] (ib. 3822)— Et se tu os [entends] nul mesdisant Qui aille fames
desprisant (Blasmele, et dis qu'il se taise,
ib. 2128)— La sentence de la grignor partie
et de la plus seine veit avant (Liv. de
Just. 29)— Li baillif, segont l'ordre de
droit, augent [aillent] avant ou [au] plet (ib.)— En tel saisine et en tel teneure come le pere ou la
mere avoient quant il alerent de vie à mort (Ass.
de Jér. I, 246)— Ains en seroient tuit
coupable cil qui seroient alé en l'ayde du fet (BEAUMANOIR XXX, 58)— Et por ce pot on,
en tix cas qui sunt apert, aler avant par voie de denonciation (BEAUMANOIR LXI, 2)— On ne me porroit pas
dire que je allasse contre le jugié (BEAUMANOIR VII, 7)— Nous sommes alé contre le commandement Mahommet, qui
nous commande que nous gardons le nostre Seigneur aussi comme la prunelle de
nostre oeil (JOINV. 248)— Le grant roy des Commains li bailla unes lettres qui
aloient à leur premier roy (JOINV. 266)— Seigneurs, madame la royne ma mere m'a mandé et prié
tout comme elle peut, que je m'en voise en France (JOINV. 254)— Le roy feust moult
volentiers alé avant, sans arester, en Egypte (JOINV. 210)— Mon cheval s'agenoilla
pour le fez [faix] que il senti, et je en alé outre parmi les oreilles du
cheval (JOINV. 225)— Seigneurs, vous ne
fetes pas bien ; car nous sommes là où en [on] nous a commandé, et vous alez
outre commandement (JOINV. 277)— Mestre Geffroy, alez dire à la royne que le roy est
esveillé, et qu'elle voise vers li pour li apaisier (JOINV. 287)— Je li requis que je et
ma gent alissiens jusques hors de l'ost (JOINV. 217)— Il n'ot guieres alé [il n'avait guère fait de chemin]
quant il ot plusieurs messages du conte de Poitiers son frere, du conte de
Flandres, etc. (ID. 227)
XIVe
s.— En tele maniere que tu devies et vaises hors de
verité (ORESME Eth. 163)— Et celui qui est
incontinent, il est et va hors de raison (ORESME ib. 192)— Bertran à l'aprochier ung petit l'enclina : Or avant !
dit li princes, Bertran, comment vous va ? (Guesclin.
1300)— La dilacion m'est greveuse, Et la
demeure trop ennuyeuse ; Car j'ay trop plus chier la bataille Que le trecté,
que qu'il en aille [quoi qu'il en arrive] (Liv.
du bon Jehan, 1228)— ... Ainsin va de la
guerre ; On voit sovent fortune torner en petit d'ore (Girart de Ross. V. 2260)
XVe
s.— Il me plait bien que cette ordonnance voise
ainsi ; mais.... (FROISS. I, I, 234)— Messire Gautier de Mauny s'en issit hors [du châtel]
atout cent ou cent vingt compagnons, et en alloient par outre la riviere de
leur costé fourrager (FROISS. I, I, 260)— Si vous disons que nous conseillons mon seigneur, qui
cy est, qu'il s'en voise en France veoir le roy san cousin (FROISS. I, I, 51)— Sitost qu'il vit
le duc, il [Jean de Norvich] osta son chaperon et le salua. Adonc lui demanda
le duc : Jean, comment va ? vous voulez vous rendre ? (FROISS. I, I, 255)— Le diable alla
entrer au corps de ce Jacques (FROISS. II, II, 30)— Nous ne pouvons faire meilleur exploit que de aller ce
chemin que nos ennemis sont allés (FROISS. II, II, 237)— Le duc.... bien savoit que il faisoit mal et point n'y
pourveoit, mais souffroit les choses aller à l'aventure (FROISS. III, IV, 24)— Il seroit bon
que par la riviere nous alissions visiter nos ennemis (FROISS. II, II 75)— De ces responses
fut le comte de Hainaut tout grigneux, et dit qu'il n'iroit pas ainsi (FROISS. I, I, 119)— Ils estoient si
foibles et si fondus et si affamés qu'à peine pouvoient ils aller en
avant (FROISS. I, I, 44)— Gautier, vous en
irez à ceux de Calais, et direz au capitaine que.... (FROISS. I, I, 320)— Les nouvelles
vinrent au roy de France de la besogne comment elle estoit allée (FROISS. I, I, 134)— Et ces brigands
brisoient maisons, coffres et escrins, et prenoient quanqu'ils trouvoient,
puis s'en alloient leur chemin, chargés de pillage (FROISS. I, I, 324)— Beau frere, dit
messire Henri, il ne va point ainsi (FROISS. I, I, 151)— Si allerent à conseil ensemble (FROISS. I, I, 219)— Je ne dy riens
que tous ne vont disant (CH. D'ORL. Bal. 9)— Tant vale pot à l'eau qu'il brise (CH. D'ORL. Rond.)— Donc il advint....
que il ouït dire que un chevalier d'Angleterre.... s'alloit vantant qu'il
avoit traversé tout le royaume de France, mais oncques n'avait peu trouver
chevalier qui eust osé jouster à luy (Bouciq.
I, ch. 13)— Si advint que un des escuyers
qui chevauchoit devant luy, la vit par une fenestre, et va dire : Ô que voilà
beau chef ! (ib. IV, ch. 7)— Et du faict du roy d'Angleterre ne leur challoit au
demourant comment il en allast (COMM. IV, 7)— Mais alla ledit duc de Bourgongne de nouveau sur les
Lyegeois (COMM. II, 3)— Un an ou deux avant
qu'allisions en Italie (COMM. VII, 2)— Et qui ne fust allé à la bonne foy, c'estoit ung très
dangereux chemin (COMM. IV, 9)— Voulez vous que je voisse toute nue ? (L. XI Nouv. LXVIII)
XVIe
s.— Comment te va ? (MAROT I, 198)— Et par les champs ne
voy aucun berger Qui pour la nuit ne s'en voise heberger (MAROT I, 319)— Mal t'en ira (MAROT II, 14)— Or t'en va, quand et
où il te plaira (MAROT II, 183)— Il s'en va nuict, et des hauts monts descendent Les
umbres grands, qui parmi l'air s'espandent (MAROT IV, 7)— Et alissiez vous à tous les dyables, je proteste
jamais ne vous laisser (RAB. Pant. II, 9)— Les chemins cheminent comme animaulx. Et veidz que les
voyaigiers demandoyent où va ce chemin ? (RAB. ib. V, 26)— Qu'ils voisent maintenant, et facent un bouclier de
leurs allegories (CALVIN Instit. 489)— Il va bien que presomptueux qui voudroit imposer loy à
Dieu, n'est point arbitre en ceste cause (CALVIN ib. 580)— Mais d'affermer cela, et principalement en telle
hardiesse qu'ils y vont, qu'est-ce autre chose, que.... (CALVIN ib. 701)— L'Escriture
condescent à nostre petitesse, comme une mere à l'infirmité de son enfant,
quand elle le veut apprendre d'aller (CALVIN ib. 738)— Ne vous ennuyiés de souvent faire savoir comme il vous
va à celle que toujours trouverés vostre (MARG. Lett. 3)— Et encores demain s'en va ma tante de Nemours en
Savoye (MARG. ib. 8)— Je m'esclatay la peau
dessus le genou de près d'ung empan, mais cela s'en va gary (MARG. ib. 47)— Et pensés, voyant
vos affaires aller sy bien, en quel contentement et louange de Dieu s'en va
priant pour vostre prosperité, vostre.... (MARG. ib. 127)— Elle alloit s'amollissant (MONT. I, 4)— Se laisser aller à
toute sorte de conseils (MONT. I, 196)— Si elle feust toujours allée ce train (MONT. I, 232)— Ils s'y en allerent
avecques leurs femmes et enfants (MONT. I, 233)— Ils vont nus par devotion. Aller la teste
couverte (MONT. I, 259)— Allez vous y
en (MONT. I, 296)— Je m'en vais clorre
ce pas par un verset ancien (MONT. I, 336)— Je m'en voys quant et vous (MONT. III, 183)— Et qu'elles ne se
voisent pas coucher de si bonne heure (DESPER. Cymbal. 127)— Les Lacedaemoniens le regretterent fort quand il s'en
fut allé (AMYOT Lyc. 7)— Il prouvoira mieulx
à son faict, quand il verra qu'il y ira de sa vie et de son estat
ensemble (AMYOT Thém. 32)— Autrement, les
affaires des Carthaginois s'en alloient ruiner (AMYOT Fab. 12)— Remporte donc ton
or et ton argent, et t'en va (AMYOT Cimon, 17)— Toute la ville s'en alloit deserte sans l'accident qui
arriva à la citadelle (D'AUB. Hist. II, 326)— Le roi qui s'en alloit execrable à son peuple, se
rendit inimitable aux devotions (D'AUB. 330)— Pour aller trop tes beaux soleils aimant (RONS. 7)— Et de ces yeux qui me
vont devorant (RONS. 19)— Voicy
les fleurs où son pied va marchant, Quand à soy mesme elle pense
seulette (RONS. 85)— Quelque part où je
voise.... (RONS. 215)— Que ne pensoy-je, alors
que j'estoy belle, Ce que je vay pensant ? (RONS. 455)— Ainsi tout va par fraudes et par fainte (RONS. 649)— T'embrassant en mon
sein pour la derniere fois : Car là bas aux enfers, Adonis, tu t'en
vois (RONS. 796)— S'il se laissent trop
aller à prendre plaisir d'en deviser (LANOUE 137)
ÉTYMOLOGIE
Bourguig.
aulai, ailai ; provenç. et catal. anar ; espagn. et portug. andar ; ital.
andare ; ital. ancien, d'après Castelvetro, anare. Ici se présente une
première question : aller et andare sont-ils un seul et même mot ? Diez
paraît l'avoir résolue d'une façon satisfaisante. Il rapporte un vers de
Tristan : Que vos anez por moi fors terre ; et un vers de la chronique de
Benoît : Si qu'en exil nos en anium. A la vérité Burguy, Gramm. t. I, p. 286,
pense que anium est une mauvaise leçon, et qu'il faut aujun (comp. qu'il aut,
qu'il aille), se fondant sur ce que la forme aner ne peut appartenir au
dialecte normand dans lequel Benoît a écrit. Mais je trouve dans la chanson
de Roland, qui est aussi un texte normand, qu'il ainz, pour qu'il aille ;
ainz vient d'aner. L'objection de Burguy ne subsiste donc pas, et il faut
admettre que, dans l'ancien français, à côté de aller, il y a eu une forme
aner, parallèle aux autres formes romanes. La permutation de l'n en l n'est
aucunement sans exemple dans le français : témoin orphenin et orphelin, venin
et velin, entre lesquels la langue a hésité. Si l'on admet que les verbes
romans viennent d'un mot latin (l'allemand wallen, aller, qu'on a cité,
aurait donné gualer), le français et le provençal aner, anar, supposent
adnare ; l'espagnol andar suppose ambitare ou aditare ; l'italien andare
suppose aditare, avec l'intercalation d'une nasale. Diez remarque que
ambitare, fréquentatif d'ambire, aller autour, a pu très bien donner
l'espagnol andar, mais que la syllabe amb ne se rend pas en italien par and,
et qu'il faut l'exclure, à moins d'admettre que le mot italien dérive du mot
espagnol ; dérivation que, historiquement, rien ne justifie. Excluons donc
ambitare. Diez s'attache à aditare, fréquentatif d'adire, et employé
quelquefois par les Latins eux-mêmes dans le sens d'aller ; il fait voir que
aditare a pu faire andare en intercalant une nasale ; ce qui arrive, voyez
rendere, de reddere. Le fait est que l'italien andito est l'aditus latin, et
témoigne que le verbe adire a laissé des traces. Maintenant entre adnare
fourni par anar, aner, et andare fourni par aditare, quel choix faire ?
Aditare donnerait en français atter ou ander, en provençal andar, mais non
aner ou anar ; pour le faire prévaloir, il faudrait admettre qu'ils viennent
de l'italien, ce qui n'a dans l'histoire de ces langues aucune preuve.
Adnare, qui donne aner et anar, fournira probablement l'espagnol andar, bien
que je ne connaisse pas de combinaison dn qui en espagnol donne nd ; mais
fournirait en italien annare, et non andare. à la vérité Diez remarque que le
catalan supprime souvent le d, disant manar pour mandar ; que c'est le
catalan qui a fait anar de andar, et que de là la forme sans d s'est étendue
dans la langue d'oc et dans la langue d'oïl. Mais c'est là un pas que l'on ne
peut franchir sans autre exemple que celui-là même qui est en question : le d
en cette position ne disparaît pas dans ces deux langues. Diez a prouvé
pleinement, je crois, que andare peut venir de aditare ; mais il n'a pas
prouvé comment aditare aurait donné anar et aner. Il se présente deux
solutions de cette difficulté : ou admettre qu'il y a eu deux formations :
l'une, de andare, qui vient de aditare ; l'autre, de anar, aner, qui vient de
adnare. Adnare est cité dans le Glossaire de Papias, avec le sens de venir ;
Virgile a dit en parlant de Dédale : Insuetum per iter gelidas enavit ad
arctos, Aen. VI, 16 ; et adnare pour aller n'est qu'une métonymie comparable
à celle de adripare dit pour arriver. Cette solution est la seule qui
satisfasse aux exigences de la dérivation dans les langues romanes ; mais
elle pèche contre une exigence considérable, à savoir l'exigence historique :
d'ordinaire la formation est analogue dans les quatre grands embranchements ;
aner, andare, andar et anar sont trop voisins de forme et de sens pour qu'on
ne pense pas qu'ils émanent d'une même création. Le problème étymologique en
est là : trouver comment anar ou aner s'accommode avec andare, si c'est
aditare qui est le radical ; ou comment andare s'accommode avec anar ou aner,
si c'est adnare qui est le radical ; ou enfin trouver comment il se fait
qu'il y ait eu une double formation pour un mot si usuel ; s'il faut prendre
adnare pour les langues cisalpines, et aditare pour les langues
hispano-italiques ; ou bien enfin, dans l'incertitude qui reste, si quelque
autre mot encore inexploré n'est pas l'origine.
REMARQUE
La
conjugaison d'aller se complète avec deux autres radicaux, savoir celui du
futur et du conditionnel, qui se rapporte au verbe latin ire (voy. IRAI pour
l'étymologie), et celui de je vais, tu vas, il va, ils vont, dérivé du verbe
latin vadere (voy. VAIS pour l'étymologie). Autrefois, je vais avait un
subjonctif, que je voise, conservé dans le picard, que je m'en voiche. Marg.
Buffet, Observ. p. 79, 1668, dit qu'à Paris la bourgeoisie se sert
ordinairement de cette locution : vous voulez que je voise, et que c'est une
des plus barbares.
ALLER (s. m.)[a-lé]
1. Action d'aller.
• Lorsque
le chevreuil a confondu par ses mouvements la direction de l'aller et du
retour (BUFFON Chevreuil.)
2. Le pis aller, le pis
qu'il puisse arriver.
• Voilà
votre pis aller (SÉV. 382)
3. Au pis aller, avec le
plus grand mal qui puisse arriver. Au pis aller, il en sera quitte pour une
amende.
PROVERBES
Au
long aller petit fardeau pèse, c'est-à-dire, à la longue, légère charge
devient lourde.
Avoir
l'aller pour le venir, faire un voyage, une course, une démarche inutile.
HISTORIQUE
XIIe
s.— Ses ieuz, son vis, qui de joie sautele, Son
aler, son venir, Son beau parler et son gent maintenir (Couci, XVIII)
XIIIe
s.— Puisque l'aler en France ne volez laisser
mie.... (Berte, LXXII)— À l'aller que nous feismes outre mer (JOINV. 192)
XVe
s.— Tant à l'aller qu'au retourner (COMM. VII, Prologue.)
XVIe
s.— Le temps, pour vray, efface toutes choses ; Au
long aller mes tristesses encloses Effacera.... (MAROT I, 359)— Encor posé le cas
que l'eusse faict, Au pis aller n'y cherroit qu'une amende (MAROT II, 89)— Au pis aller je
serois trop heureuse de mourir avec tant de vertueuses personnes (MARGUER. Lett. 127)— Si ne perdit elle
point le coeur ni l'aller [la force de marcher] (MARGUER. Nouv. LXI)— Ils aront l'aler
pour le venir (DU GUET dans PALSGR. p. 971)
SUPPLÉMENT
AU DICTIONNAIRE
ALLER.
- REM. Ajoutez :
9. Encore un peu plus
aille, locution aujourd'hui inusitée qui signifie : encore un peu.
• Hier
au soir, il [le roi] a beaucoup mangé : encore un peu plus aille, et il
placera tout à fait son repas au dîner (D'ARGENSON Mémoires, 1860, in-8°, t.
II, p. 373)
10. Quelquefois devant
irai on supprimait y (voy. Y, Rem. n° 10).
11. Aller le bien,
ancienne locution qui signifiait aller bien, réussir, tourner à bien.
• S'il
se gouverne par ce conseil, il ne faut pas douter que tout n'aille le
bien (MALH. Lexique, éd. L. Lalanne.)
Wikipedia
Allerupdate
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