(re)coudre • Gisay la Coudre • Saint Germain de la
Coudre • aiguille
à coudre • boîte
à coudre • coudre
avec le point hollandais • coudre à la machine • dé (à coudre) • dé à coudre • fil à coudre • la Coudré • machine à coudre • machine à coudre électrique • machine à coudre, non électrique
Aiguille
à coudre • Augustin
Dutertre de La Coudre • Dé à coudre • Gisay-la-Coudre • La Coudre • La Coudre (Deux-Sèvres) • La Coudre (Neuchâtel) • La Coudre (Vaud) • Machine à coudre • Saint-Germain-de-la-Coudre
fabriquer,
faire - métier,
profession - ouvrage
d'aiguille - couturier - fabricant, producteur - travailleur de
l'habillement[Hyper.]
fabrication,
façonnage, façonnement - coudre - coudre, fermer par une couture, suturer - faire sur mesure,
tailler - couture,
joint - de
tailleur[Dérivé]
XIIe
s.— Belles et droites vont les coudres
croissant (Ronc. p. 156)
XIIIe
s.— Desor une coudre menue (Ren. 23912)— Se l'execucion
de mort a de quoi soldre, Lors en envoient l'ame en Dieu plus droit que
coldre (J. DE MEUNG. Test. 1096)— Et remirer ces biaus moriers [mûriers], Ces pins, ces
codres, ces loriers (la Rose, 1298)
XVIe
s.— Il avoit un coudre blanc en main avec un petit
fusil (D'AUB. Faen. II, 10)— Glands,
fannes, cornouilles, cormes, couldres [noisettes], et semblables fruits
bastards que les arbres sauvages produisent (O.
DE SERRES 336)— Les barreaux sont de til [tilleul], et la perchette
blanche Qui traverse la cage est d'une coudre franche (RONS. 736)
ÉTYMOLOGIE
Bourg.
queudre ; picard, keudre, caure ; Berry, coeudre ; normand, la coudre ; ital.
córilo ; pays de Côme, cóler ; bas-lat. colrina, dans un texte du IXe siècle
; du latin corylus, noisetier.
COUDRE [kou-dr']
1. Attacher au moyen d'un
fil passé dans une aiguille. Coudre deux morceaux d'étoffe. Coudre une pièce
à un vêtement. Coudre un bouton, un cahier.
• La
vieille crut qu'on pouvait sans dommages Du livre affreux détacher quelques
pages ; Elle en prend quatre, et les coud proprement Pour relier un volume
vivant [l'enfant de choeur dont la culotte était déchirée] (GRESSET Lutrin viv.)
Absolument.
Elle coud très bien.
• Je
l'ai vue heureuse et parée ; Elle cousait, chantait, lisait (BÉRANG. Jeanne la rousse.)
• Et
c'est assez pour elle, à vous en bien parler, De savoir prier Dieu, m'aimer,
coudre et filer (MOL. Éc. des f. I, 1)
Fig.
On ne sait quelle pièce y coudre, on ne sait quel remède y apporter.
Coudre
la peau du renard à celle du lion, joindre la ruse à la force.
• Car,
disait-il, partout où la peau du lion ne peut atteindre, il faut y coudre la
peau du renard (ROLLIN Hist. anc. Oeuvres, t. IV, p. 77, dans POUGENS)
• Vous
savez coudre avec encor plus d'art Peau de lion avec peau de renard (LA FONT. Poésies mêlées, XLII, à Turenne.)
2. Par extension.
• À
sa naissance on le coud dans un maillot (J. J.
ROUSS. Ém. I)
Terme
de treillageur. Arrêter les parties d'un treillage en bois par des liens de
fer.
Terme
de vannier. Lier les sarments avec de l'osier.
Terme
de pêche. Coudre un filet, joindre plusieurs filets de la même espèce pour en
former un grand.
Terme
de marine. Coudre un bordage, le clouer sur les membres.
3. Fig. Assembler, mettre
bout à bout.
• Si
l'on cousait ensemble toutes les heures que l'on passe avec ce qui plaît,
l'on ferait à peine d'un grand nombre d'années une vie de quelques
mois (LA BRUY. IV)
4. Assembler sans art.
• Il
croyait avoir tout sauvé en cousant à ses expressions le mot de
sacramentel (BOSSUET Var. 4)
• De
sorte que, pour ne point rompre le fil de la pièce, on s'avisa de les coudre
au sujet du mieux que l'on put (MOL. Fâcheux, préf.)
• Je
ferais comme un autre, et, sans chercher si loin, J'aurois toujours des mots
pour les coudre au besoin (BOILEAU Sat. II)
• Je
sais coudre une rime au bout de quelques vers (BOILEAU ib. VII)
• Quand
on ne s'applique qu'à des actions détachées, on coud des lambeaux qui ne sont
point faits les uns pour les autres (FÉN. XXI, 39)
• On
leur apprend à coudre des phrases de Cicéron (J. J.
ROUSS. Ém. II)
• J'ai
suivi leur projet quant à l'événement, Y cousant en chemin quelque trait
seulement (LA FONT. Fabl. VI, 1)
HISTORIQUE
XIIe
s.— Bele Yolans en ses chambres seoit, D'un bon
samit une robe cosoit (Romancero, p. 39)— Bele Yolans en chambre coie Sur ses genouz pailes
desploie, Cost un fil d'or, l'autre de soie (ib.
p. 53)— Mere, de quoi me chastoiez ? Est-ce
de coudre ou de tailler ? (ib. p. 54)— Adès senti les pointes li clers de la custure, Cum li
saint le cusurent après la tailleüre (Th. le
mart. 168)
XIIIe
s.— Et fu li vaissiaus bien cousus et poiés, et fu
assis en l'aigue [l'eau] (Chron. de Rains,
p. 95)— Une meschine i troverez ; Jo quid ke
vus la conustrez : à chandele cust la pucele (Lai
del desiré)— Cele ki esveillée fu E le
bliaut aveit cosu (ib.)— Un vermeil samit [elle] ot vestu, Estoit à las molt
bien cosu (Lai de Melion)— Se aucuns cavatiers [savetier] mesprent en son
mestier, si comme se il keust mauveisement un soulier ou de mauvais
fil.... (Liv. des mét. 233)— Et pour ce qu'il convient que il taillent et cousent
les robes aus haus homes aussi bien par nuit come par jour (ib. 144)— Ces povres chapes
mau cozues (RUTEB. 256)
XVe
s.— Si l'emporterent entre leurs bras dedans la
forteresse, et luy cousirent, banderent et appareillerent ses playes et le
gouvernerent si bien qu'il guarit (FROISS. liv. I, p. 225, dans LACURNE)
XVIe
s.— Quand la peau du lion n'y peult fournir,
disoit-il, il y fault couldre aussi celle du regnard (AMYOT Lysand. 11)— Ilz luy
montroient leurs mains cousues à coups de flesches avec leurs pavois (AMYOT Crassus, 48)— Ayant les
cheveux et la barbe tous herissez et pouldreux, et le visage desfaict et
cousu pour les ennuis qu'il avoit supportez (AMYOT Cicéron, 60)— Il cousut celle pierre en sa ceincture, et puis nia
qu'il l'eust prise (AMYOT Anton. 104)— L'on couche le patient dedans l'une de ces auges, et
puis le couvre l'on de l'autre, et les coust on l'une à l'autre (AMYOT Artax. 20)— Toutes les deux
trouppes se revinrent coudre ensemble ; et cette seconde meslée
s'opiniastroit à bon escient, quand.... (D'AUB. Hist. I, 278)— Peu de gens voulant coudre la besongne que cette
chaude teste entreprenoit (D'AUB. ib. I, 303)— Tout cela combattoit cousu de façon que les testes des
chevaux alloient jusques aux arçons des ennemis (D'AUB. ib. II, 287)
ÉTYMOLOGIE
Wallon,
keûse, coudre, kosou, cousu ; namurois, keûze ; rouchi, keute ; saintongeois,
coudut, cousu ; provenç. coser, cozir, cuzir ; catal. cosir ; espagn. coser ;
portug. cozer ; ital. cucire ; bas-lat. cucire, dans les Gloses d'Isidore, de
consuere de cum, avec, et suere, coudre (voy. SUTURE). La forme est très contracte, mais régulière : consúere,
donne cou-re, et, par l'attraction de la dentale par l'r, coudre, puis dans
les temps primitifs reparaît l's du radical : je cousais, je cousis.
SUPPLÉMENT
AU DICTIONNAIRE
2.
COUDRE. - ÉTYM. Ajoutez : Bas-lat. cum aco et filo cosis, cousu avec aiguille
et fil, Ms. lat. d'Oribase, Suppl. latin, VIIe siècle.